Review of ecological engineering techniques in marine environment : exceed practices or habits to improve effectiveness/efficiency.

Case of Indian Ocean coral reefs


Présentation orale, WIOMSA 12th symposium

Mardi 11 Octobre 2022


Coral reef in Seychelles @IRD-Lola Massé

Auteurs : Aurore Léocadie, Gilbert David, Sylvain Pioch, Mathieu Pinault


Aurore Léocadie: Doctorante (Géographie ; Sciences humaines et sociales ; UMR Espace-Dev/ Université de la Réunion / Région Réunion, auroreleocadie@gmail.com

Gilbert David : Géographe des mers et des iles ; Directeur de Recherche à l’IRD (Institut de Recherche pour le Développement)

Sylvain Pioch : Géographe en Géographie et Aménagement du territoire ; Directeur de Recherche au LAGAM – Université de Montpellier 3

Mathieu Pinault : Biologiste marin ; Docteur en Systèmes Intégrés, Environnement et Biodiversité ; chercheur à l'UMR ENTROPIE (Ile de la Réunion)

Depuis les années 90, l’ingénierie écologique est pratiquée sur de nombreux écosystèmes avec un large éventail d’approches. La revue internationale « Ecological Engineering » a vu son facteur d’impact augmenter considérablement entre 2006 et 2010 passant de 1.33 à 2.201 ce qui démontre un intérêt grandissant pour l’IE. Pourtant, en ce qui concerne les récifs coralliens, l’efficacité associée à l’emploi de la restauration écologique ne semble pas atteindre les objectifs fixés. Il s’avère qu’a l’heure actuelle les mécanismes qui motivent la restauration écologique des récifs coralliens ne sont pas bien compris. Pourtant, La 7eme assemblée plénière de l’IPBES ou encore le 6eme rapport du GIEC réaffirme la nécessité de trouver des solutions face aux changements à venir « La nature décline globalement à un rythme sans précédent dans l'histoire humaine - et le taux d’extinction des espèces s’accélère ». L’ingénierie écologique peut faire partir d’un des atouts dans la limitation des dégâts fait aux récifs coralliens. Nous cherchons donc a étudié l’efficacité des techniques de réparation écologique pour les récifs coralliens.  Comment pourrions-nous alors juger de l’efficacité/efficience des projets d’ingénierie écologique pour les récifs coralliens ? Une comparaison des projets d’ingénierie écologique réalisés sur une zone définie et restreinte (e.i. Ocean Indien) permettrait de mieux comprendre l’ensemble des paramètres qui régissent la restauration écologique des récifs coralliens.

Ainsi, afin de prendre du recul sur les projets réalisés dans l’Océan Indien, nous avons réalisé une revue de littérature avec une analyse multivariée sur l’ensemble des données collectés. Issu de la littérature scientifique ou de la littérature grise (méthodologie boule de neige), c’est 82 documents relatifs à 62 projets de réparation écologique réalisée dans l’Océan Indien qui ont été collectée. Ici nous nous intéressons uniquement à la part de la littérature scientifique.

Nous observons que certaines techniques sont plus employées que d’autre, la transplantation corallienne et les récifs artificiels sont un domaine en plein essor, elles représentent 59% des projets réalisés (contre 17% pour les techniques mixtes impliquant souvent la transplantation ; 12% pour les pépinières ; 10% de recrutement larvaire ; pour n= 41)

Le suivi des projets (pour n=41) de réparation écologique ne dépasse que très rarement les 2ans, 71% des projets réalisés ont un suivi inférieur ou égal à 2 ans (respectivement 39% < 1an et 32% compris entre 1 et 2 ans de suivi)..

Cranague, récif coralien, Seychelles@IRD Lola Massé

Nous observons que 66% des projets de réparation écologique pour les récifs coralliens sont essentiellement destiné et fait pour et par la recherche, peu de projets sont destinés et fait pour les communautés locales (contre 12% des projets pour la restauration ; 5% pour la compensation d’impact des aménagements du littoral ;17 % pour l’amélioration ; pour n= 41). Or le succès des techniques est très variable et dépendant de ce temps de suivi.

Bien que la pratique de la restauration existe depuis des décennies, le domaine de la restauration écologique récifale est relativement nouveau, contrairement au milieu terrestre. Les résultats montrent que nous nous appuyons sur des connaissances essentiellement expérimentales dont l’objectif n’est pas encore ou très peu destiné aux communautés locales. De plus, le suivi scientifique des projets est réalisé sur des périodes trop courtes (2 ans maximum) qui ne tiennent pas compte de la survenue de phénomènes environnementaux non contrôlés au-delà de la période des deux ans du projet (maladies, prédations, augmentation de température, cyclones, etc.). Or, Pour évaluer les mesures de restauration écologique, 15 ans serait le laps de temps nécessaire.


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