Les écoles thématiques DIDEM


Composante B - Le renforcement des compétences et les formations


Dr. Samuel Razanaka, Ecole thématique DIDEM à Mahajanga, Madagascar @Xavier Koenig

Des écoles pluridisciplinaires à destination de profils variés

Les écoles pluri-thématiques sont des moments importants d’échanges et de transmissions des savoirs théoriques et pratiques. Elles permettent de renforcer les connaissances et les capacités des participants et de constituer une communauté de praticiens du littoral dans les îles de l’océan Indien.

Dans DIDEM, trois écoles seront organisées. Elles sont à destination des scientifiques mais aussi de participants d'autres secteurs (associatif, privé, public) qui travaillent directement ou indirectement sur l’évolution des écosystèmes marins et détiennent des expertises, des savoirs et des compétences qui viennent compléter l’approche scientifique.

Aujourd’hui, il devient nécessaire au travers de ces temps de formation de croiser ces différents milieux d’une part pour engager un dialogue et comprendre la démarche de chacun des acteurs et d’autre part d’apprendre des différentes expertises sectorielles.

Trois écoles thématiques au programme

Vulnérabilité du patrimoine récifal

Seychelles, 10 - 14 Juin 2024

Une trentaine de participants d'horizons et de disciplines variés ont partagé leurs expériences en provenance de plusieurs pays de l'océan Indien occidental et d'Europe : Comores, France, Kenya, Madagascar, Maurice, Monaco, Seychelles et Tanzanie.

L'objectif principal était de comparer les différentes connaissances, représentations et méthodes de différentes disciplines concernant a) l'évaluation de la résilience de l'écosystème récifal ; b) la considération des récifs coralliens en tant que patrimoine naturel, c) la construction d'un système socio-écologique corallien. En suivant une approche intégrée, l'objectif final est de faire du patrimoine des récifs coralliens un élément transversal d'analyse et de gestion.

Photo de groupe, école thématique DIDEM Seychelles © Xavier Koenig


Gouvernance partagée des Aires Marines Protégées de l’Océan Indien : comment associer les populations pour la co-construction de futurs durables ?

Comores, avril 2024, en partenariat avec le Parc National de Mohéli


Observatoire du littoral, Parc National de Mohéli @Nourddine Mirhani

Les conférences sur les océans de Lisbonne et sur la biodiversité de Kunming- Montréal ont réaffirmé l’objectif d’inscrire 30% des espaces terrestres et marins en aires protégées. Au-delà de ce chiffre et de l’extension des zones préservées, l’enjeu est triple :

  1. Pouvoir rendre plus efficaces en terme de bénéfices écologiques et sociaux les aires protégées existantes de manière à ce qu’elles deviennent des laboratoires de la co-viabilité entre humains et non humains,
  2. Envisager pour de nouveaux espaces des dispositifs de gouvernance répondant à la fois à des critères de durabilité et de justice environnementale,
  3. Mieux articuler aires protégées, économie bleue, gestion intégrée des zones côtières, gestion intégrée des bassins versants et planification spatiale marine intégrée.

Une des principales difficultés est de traduire à l’échelle locale des objectifs conçus dans l’arène internationale, ce qui implique une étroite collaboration entre les pouvoirs publics et les communautés du littoral afin co-construire des scénarios de façon inclusive, en tenant compte des visions différenciées des acteurs, dans des socio-écosystèmes caractérisés par la mobilité des populations humaines et non humaines. Ces enjeux sont forts pour l’Océan Indien Occidental, régi par la Convention de Nairobi, où les objectifs économiques, ceux de conservation de la biodiversité et de justice sociale peuvent être antinomiques, souvent au détriment des populations vulnérables et des socio-écosystèmes gouvernés en commun. La thématique insulaire, qui caractérise l’ensemble des pays de la zone COI, rajoute des contraintes qu’il est difficile de surmonter en termes de viabilité économique, de bilan hydrique et de vulnérabilité à l’érosion côtière.

Objectif :

  • Réflexion et partage de pratiques et d’expériences (bonnes mais aussi mauvaises) entre gestionnaires d’AMP, chercheurs, ONG et gestionnaires du territoire afin d’améliorer la gouvernance des AMP.
  • Quels sont les approches et les outils à la disposition des gestionnaires d’AMP pour favoriser le dialogue avec les habitants des territoires littoraux ?
  • Quels modèles d’AMP permettent-ils de mieux assurer la durabilité des socio-écosystèmes marins et littoraux ?
  • Quels sont les enseignements à tirer des expériences de gestion concertée des aires marines protégées dans la région et ailleurs ?
  • Comment mieux articuler la préservation de la biodiversité et les trois piliers des économies insulaires que sont l’agriculture, la pêche et le tourisme ?
  • Comment dresser un diagnostic territorial et élaborer une prospective de territoire en matière de réduction des déchets et de vulnérabilité à l’érosion côtière ? 

Autant de questions qui seront abordées sur la base d’exemples concrets d’aires marines protégées dans la région WIO et dans le monde.

Laurent Robison, CNRRE, pendant l'école thématique DIDEM à Mahajanga @Xavier Koenig


Face a la destruction de la biodiversité, il devient urgent de faire prendre conscience aux décideurs politiques et gestionnaires, et à l’opinion publique, quelles sont les valeurs de la nature et quels sont les coûts que sa destruction entraine. Dans ce domaine peut-on se contenter de parler de « capital naturel » ? Ou convient-il d’être plus précis et de détailler les services écosystémiques » que ce capital naturel rend aux populations humaines ?

Durant six jours, 30 scientifiques, décideurs et gestionnaires d'aires protégées ont participé à cette école. Des sessions en salles et des sessions de terrain ont marqué cette semaine riche en échanges et en apprentissages.