Durant six jours, 30 scientifiques, décideurs et gestionnaires d'aires protégées ont participé à l'école thématique DIDEM : "Comptabilité environnementale et services écosystémiques, une mise en débat". Des sessions en salles et des sessions de terrain ont marqué cette semaine riche en échanges et en apprentissages. 

Les supports de présentation sont disponibles en bas de cette page.

Justification, contenu et enjeux 

Mangrove coupée à blanc, Ecole thématique DIDEM, Madagascar @Setra ANDRIAMANANTSOA

Face à la destruction de la biodiversité, il devient urgent de faire prendre conscience aux décideurs politiques et gestionnaires, et à l’opinion publique, quelles sont les valeurs de la nature et quels sont les coûts que sa destruction entraine. 

Dans ce domaine peut-on se contenter de parler de « capital naturel » ? Ou convient-il d’être plus précis et de détailler les  services écosystémiques » que ce capital naturel rend aux populations humaines ? D’autres questions sont tout aussi fondamentales : de quelles valeurs et de quels coûts parle-t-on? A quelle échelle spatiale, ces valeurs et coûts sont–ils mesurés ?

Y répondre conduit à se positionner dans l’un ou l’autre des deux camps : les partisans de l’évaluation monétaire et ses opposants. Chacun a des arguments à faire valoir et bien souvent les gestionnaires du territoire sont un peu perdus dans les choix qui s’offrent à eux si bien, qu’au final, on en revient au principal questionnement : cette comptabilité environnementale va-t-elle vraiment m’être utile pour mieux gérer mon territoire ?

L’école d’été a eu pour ambition de répondre à ces interrogations, de former des jeunes chercheurs et d’éclairer les décideurs quant aux principes et méthodes, voire aux sous-entendus idéologiques des différentes formes de comptabilité environnementale, et surtout d’aborder la manière dont ils peuvent l’utiliser dans leur quotidien.

Le vocabulaire a également été précisé et, à l’issue de l’école d’été, les participants devraient pouvoir saisir les tenants et les aboutissants des termes :

• « valeur économique totale »,
• « durabilités forte ou faible »,
• « dette écologique »,
• « capital/patrimoine naturel »,
• « dysservices ou desservices écosystémiques »,
• « services environnementaux »,
• « séquence ERC »,
• « évaluation contingente »,
• « télédétection satellitaire à très haute résolution »,
• « gouvernance territoriale ».

NAP Antrema, Ecole thématique DIDEM, Madagascar @Setra ANDRIAMANANTSOA

L’approche suivie durant cette école d’été a largement fait appel à l’interdisciplinarité, au dialogue entre scientifiques et gestionnaires, et aux retours d’expériences conduites à Madagascar, à Maurice, au Gabon et aux Comores. Quatre profils disciplinaires sont impliqués dans la formation : des agronomes/écologues, des économistes, des géographes, des télédétecteurs.  

Le site atelier choisi pour cette école d’été a été l’embouchure du fleuve Betsiboka et l’aire bioculturelle d’Antrema qui lui est adjacente. Cet espace abrite l’une des plus grandes mangroves de Madagascar, gérée dans le cadre de quatre aires protégées dans le delta du Betsiboka, Antrema, le delta de Mahavavy et la baie de Baly. Deux jours ont été consacrés à des travaux de terrain dans le delta de la Betsiboka, parmi les îlots colonisés par la mangrove, et dans la zone protégée d'Antrema.

C’est donc en priorité cet écosystème qui a servi de toile de fond à la réflexion et de site de démonstration.Trois pays ont été ciblés par cette école d’été : Madagascar, Maurice et les Comores. Dans chacun d’eux des évaluations de services écosystémiques et des exercices de comptabilité environnementale ont été conduits. Des exemples ont également été tirés du Gabon, pays africain où le questionnement est analogue à celui qui se pose dans l’océan indien.

Découvrez une sélection de photographies prise durant l'école

par Xavier Koenig

doctorant à l'Université des Mascareignes, Maurice

Supports de présentation

Comptabilité environnementale en unité physique et monétaire: cas du compte d’occupation des terres.

Par Ny Aina Lazaharijaona RAZAFITRIMO, Université d'Antananarivo, C3ED_M-Mention économie 

Comptabilité écosystémique à l’échelle de l’Ile Maurice

Par Xavier KOENIG, Sustainability and Climate Change Programme (SCCP), Université des Mascareignes, Projet VARUNA

Comptabilité Environnementale à l'échelle Locale : cas de la NAP Bombetoka. Exemple du compte d’occupation du sol, compte de carbone, compte de l’eau. 

Par ANDRIAMANANTSOA Setra, résultats des travaux dans le cadre de la collaboration IOGA-DELC RAOELISOLOARIVONY (2017), ANDRIAMADIA Mevasoa, ANDRIAMIANDRISOA Navalona Sous la direction de Dr Roger Edmond.  

L’écosystème mangrove

Par Roger EDMOND, Enseignant chercheur Université d’Antananarivo, et Mbola RAKOTONDRATSIMBA, Enseignant chercheur Université d’Antananarivo  

Cartographie des services écosystémiques

Par Gilbert DAVID, IRD, UMR Espace Dev

Mise en perspective historique du concept de service écosystémique, de e l’économie de l’environnement à l'économie écologique et à la comptabilité du patrimoine naturel 

Par Gilbert DAVID, IRD, UMR Espace Dev

Les modes de gestion des ressources marines

Par Mihaly Domointatiana RANDRIANANTOANDRO

Un exemple de mobilisation des services écosystémiques dans les AMP, le cas de l'Arc d'Emeraude (Gabon)

Par Gilbert DAVID, IRD, UMR Espace Dev, sur la base des travaux de Benjamin MESSAME ME MBA et Ewan TEGAROT

Mobilisation de la notion de SE dans la gestion de la biodiversité aux Comores: quand le concept rencontre les réalités du terrain

Par Nassim SAID ABDALLAH, Université de la Réunion

Site bioculturel Antrema, Nouvelle Aire Protégée

Par Nantenaina Valisoa RANDRIANARIJAONA, Chef de site NAP Antrema

Les mangroves sous l'oeil des satellites

Par Eric DELAITRE, IRD UMR Espace Dev, et Ravakiniaina RANDRIANATOANDRO, Université d'Antananarivo

Services écosystémiques et comptabilité environnementale à l'échelle locale : cas du site bioculturel Antrema

Par Nantenaina Valisoa RANDRIANARIJAONA, Chef de site NAP Antrema

La comptabilité écosystémique (comptes biophysiques) et ses applications à Madagascar

Par Solofo RAKOTONDRAOMPIANA (*), Tony RAMIHANGIHAJASON(*); Edmond ROGER(**); Solofoarisoa RAKOTONIAINA(*); Miadana FARAMALALA(**) 

(*) Institut et observatoire de géophysique d’Antananarivo, Université d’Antananarivo (**) Département de biologie et écologie végétale, Université d’Antananarivo