La campagne RESILIENCE : une aventure de 35 jours en mer à bord du Marion Dufresne

#campagne océanographique , #sud-ouest de l’océan Indien , #haute mer , #partenariat régional , #formation , # communication

Du 19 avril au 24 mai 2022, la campagne RESILIENCE s’est déroulée dans le Canal du Mozambique et le long de la côte est de l’Afrique du sud. Cette campagne pluridisciplinaire s’est intéressée l’influence des processus physique à petite échelle sur la production biologique en bordure des tourbillons océaniques présents dans la zone. Elle a réuni des scientifiques de nombreux pays dont l’Afrique du Sud, le Mozambique et l’Ile Maurice.

Jean-François Ternon, coordinateur du volet Haute Mer de DiDEM, y a participé en tant que chef de mission.

Le logo de la campagne RESILIENCE - dessin original de Guillaume Chandelier (Université de la Réunion)

 

La campagne RESILIENCE : fRonts, EddieS and marIne LIfe in the wEstern iNdian oCEan

(http://dx.doi.org/10.17600/1800191) est une opération de recherche pluridisciplinaire conduite par des chercheurs en océanographie physique, chimique et biologique, spécialistes des mesures des processus physiques à petite échelle (de l’ordre de quelques kilomètres), des premiers niveaux trophiques (phyto- et zooplancton) et de la mégafaune marine (oiseaux et mammifères marins). L’équipe scientifique était composée d’une cinquantaine de chercheurs et étudiants issus des instituts de recherche et universités françaises mais aussi de plusieurs universités d’Afrique du Sud et du Mozambique. Elle s’est déroulée à bord du N/O Marion Dufresne dans le sud-ouest de l’océan Indien (Canal du Mozambique et côte est de l’Afrique du sud). L’équipe responsable du projet est formée de chercheurs de l’IRD (UMR MARBEC et LOPS), de l’université de Bretagne Occidentale (UBO) et de l’Université Nelson Mandela (NMU) en Afrique du Sud. La campagne a accueilli une Université Flottante regroupant une vingtaine d’étudiants français, sud-africains et mozambicains encadrés par deux enseignants chercheurs.

 

Comprendre le rôle des processus physiques sur la productivité biologique et la structuration des écosystèmes pélagiques

Le projet RESILIENCE a pour objectif principal l’étude des interactions physique – biologie à petite échelle (~1-10 km), notamment sur des zones de front en bordure de tourbillons méso-échelle (~100km) nombreux dans le Canal du Mozambique. Le but de la mission est de comprendre le rôle des processus physiques (échanges verticaux en particulier) à petite échelle – bien décrits par la modélisation mais difficiles à observer en mer – sur la productivité biologique et la structuration des écosystèmes pélagiques jusqu’au prédateurs supérieurs. Dans le contexte de changement climatique, il est prédit que l’intensité de ces fronts varie dans le futur avec des conséquences possibles sur ces écosystèmes. Les résultats de la campagne contribueront donc à une étude des conséquences de ces changements sur les écosystèmes exploités de la zone.


Mise à l’eau du MVP (Moving Vessel Profiler), tracté à l’arrière du navire et qui réalise des profils verticaux entre la surface et 300m de profondeur. Le « poisson » est équipé de nombreux capteurs (CTD, fluorimètre) et permet la réalisation de mesures à haute résolution spatiale

Crédit : Clément Panelle (UF RESILIENCE)

Le centre du Canal du Mozambique et la côte est de l'Afrique du Sud

La zone géographique échantillonnée est le centre du Canal du Mozambique et la côte est de l’Afrique du Sud. On y rencontre des structures tourbillonnaires marquées, dans des contextes hydrodynamiques contrastés. Les tourbillons étudiés étant par nature des structures mobiles, le plan d’échantillonnage a été adapté en permanence par une analyse en temps réel des données satellite (altimétrie et couleur de l’océan). Des thématiques additionnelles ont été abordées pendant la campagne : analyse des métaux traces en surface, mesures d’ADN environnemental, mesure des paramètres du cycle du CO2, observation et dénombrement des macro-déchets plastiques. Pour l’ensemble des observations menées pendant la campagne, des dispositifs innovants ont été utilisés.


La campagne a bénéficié du soutien financier de la Flotte Océanographique Française, du programme LEFE (CNRS, France), du Belmont Forum (projet OceanFront Change, International Conservation, USA), du programme IsBlue (IUEM, Brest) et de la National Research Foundation (NRF) en Afrique du Sud.

Poisson volant multicolore « Yellow Bandwing ». Les poissons volants (plusieurs espèces) ont été observés principalement dans le Canal du Mozambique

Crédit : Peter Ryan (UCT)

Les scientifiques et les étudiants de RESILIENCE sont maintenant rentrés, riches d’une expérience inoubliable de 35 jours en mer. Dans quelques semaines, tous les échantillons collectés pendant la mission seront récupérés et analysés dans les différents laboratoires. L’analyse scientifique de tout le matériel collecté prendra plusieurs mois – voire quelques années. Dans l’immédiat, le déroulement de la mission peut être découvert sur le site web mis en place pendant la campagne par les étudiants de l’Université Flottante.


Découvrez le site web : https://www.isblue.fr/universite-flottante-campagne-resilience-2022/